Une famille de vampires
Une famille de vampires est sans conteste la nouvelle la plus saisissante qu’ait écrite Alexeï Tolstoï lorsqu’il entama sa carrière littéraire à l’âge de 24 ans. Ce petit récit, ayant pour thèmes lesvampires et autres manifestations surnaturelles, n’est pas sans rappeler Mérimée et fait désormais référence dans le mythe du vampire.
En 1815, lors d’une soirée entre gens de la haute société, le Marquis d’Urfé raconte l’histoire macabre qu’il a personnellement vécu une cinquantaine d’année plus tôt : sa rencontre avec une famille de paysans serbes sous la menace d’un vourdalak.
Pour les lecteurs du XXIe siècle que nous sommes, toute l’intrigue de cette nouvelle pourra sembler pleine de clichés (disparition d’enfant, visage blafard apparaissant au milieu de la nuit, préparation du pieu…). Mais n’oublions pas qu’à l’époque de sa rédaction, en 1847, le mythe tenait encore du folklore et non du phénomène culturel de masse, et Tolstoï s’est probablement évertué à retranscrire la peur qu’une telle créature pouvait inspirer dans les communautés paysannes reculées.
Ce n’est donc pas non plus pour rien que l’histoire du vourdalak constitue un récit dans le récit.
Une nouvelle qui porte donc sur la paysannerie d’un pays slave reculé, certainement calculée pour inspirer le mystère et l’angoisse au lectorat de l’époque. Une époque dorée pour la littérature russe, se basant à la fois sur son propre foklore, mais également ici sur l’engouement né au début du siècle en occident pour le genre fantastique dans le sillon du mouvement gothique littéraire.