Ceci n’est pas un conte est un récit de Diderot, écrit en 1772 sous forme de dialogue, paru dans Correspondance littéraire, philosophique et critique, un périodique destiné à une élite cultivée, animé par Grimm et l’auteur. Ceci n’est pas un conte, comme ceci n’est pas une pipe. Un titre à la fois paradoxal et provocateur. Il s’agit bien pourtant, chez Magritte, d’une pipe, comme il s’agit bien ici d’un conte. L’auteur ajoute, en guise d’avertissement, qu’il ne s’agit pas d’un conte ou plutôt qu’il s’agit d’un mauvais conte. Dans la mesure où ce qui est évoqué est « vrai », alors que le conte par définition est un « récit assez court de faits imaginaires » (Larousse). De quoi Diderot nous entretient-il ? De deux brèves histoires d’amours malheureuses. En fait de conte, il s’agit plutôt d’une conversation, d’un conte « conversationnel », comme disent les doctes. D’une méditation morale à partir d’histoires vraies. Car, d’un point de vue esthétique, le conte réputé « vrai » est plus intéressant que la fiction, il va plus loin dans l’exploration de la réalité.

Ceci n’est pas un conte est le premier des trois contes qui forment un triptyque, avec Madame de la Carlière et le Supplément au voyage de Bougainville.

« Lorsqu’on fait un conte, c’est à quelqu’un qui l’écoute ; et pour peu que le conte dure, il est rare que le conteur ne soit pas interrompu quelquefois par son auditeur. Voilà pourquoi j’ai introduit dans le récit qu’on va lire, et qui n’est pas un conte, ou qui est un mauvais conte, si vous vous en doutez, un personnage qui fasse à peu près le rôle du lecteur ; et je commence. »

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