Maurice Sachs
Maurice Sachs est né à Paris en 1906 dans une famille loufoque, non-conformiste et peu scrupuleuse. Le père, Herbert Ettinghausen, s’éclipse rapidement, la mère, Andrée Sachs, qui vit d’expédients, abandonne son fils dans un internat de style anglais où Maurice découvre tout à la fois sa judéité, son homosexualité, son goût du vol et son amour de la littérature. Très tôt il découvre Jean Cocteau qui le fascine, puis ce sera Max Jacob. Il se convertit au catholicisme sous les auspices de Jacques Maritain, se fait appeler M. l’abbé Maurice Sachs. Il défroque, part pour les Etats-Unis, épouse la fille d’un prêtre presbytérien, l’abandonne pour un jeune homme qu’il ramène en France. Il part dès lors à la conquête de Gide et de la NRF, écrit plusieurs livres qui n’ont guère de succès. S’essaye au théâtre avec Pierre Fresnay. Mène une vie de plus en plus dissolue sous l’Occupation, se livre à divers trafics. Rencontre Violette Leduc avec qui il part pour la Normandie l’été 1942. Mais la campagne l’ennuie. Il revient à Paris, s’engage comme travailleur volontaire en Allemagne, émarge à la Gestapo, qu’il trahit bientôt. Il est mis en prison, où par faveur il écrit des centaines de pages qu’il transmet à Gallimard. A l’arrivée des Anglais en 1945, il subit avec ses codétenus une marche forcée vers le Nord. Mais il ne peut suivre, et un SS l’abat au bord d’un chemin. La plupart de ses livres paraissent après-guerre, dont Le Sabbat et La Chasse à courre, qu’on peut lire aujourd’hui dans « L’Imaginaire » chez Gallimard.