Henri Michaux
Henri Michaux (Namur, 24 mai 1899 – Paris, 19 octobre 1984) est un écrivain, poète et peintre d’origine belge d’expression française naturalisé français en 1955.
Michaux se réfugie très jeune dans la lecture conjointe de Dostoïevski, Tolstoï ou Lautréamont. Après un bref passage en faculté de médecine, il choisit la mer avant l’écriture et s’embarque comme matelot à 21 ans. Il navigue pendant deux ans, puis s’installe à Paris, où il se lie avec Jules Supervielle, Max Ernst ou encore Giorgio de Chirico. Epris de voyages lointains, il n’a de cesse de parcourir le monde. Entre 1929 et 1939 il visite, parmi d’autres pays, l’Equateur, l’Inde, le Japon, l’Uruguay… et rédige ses premiers carnets de voyage (Ecuador en 1929). Avant cela, il a déjà publié divers textes remarqués : une autobiographie (Qui je fus en 1927), des poèmes et proses poétiques (les Rêves et les jambes en 1923).
Parallèlement, sans avoir suivi le moindre enseignement en la matière, Michaux peint et dessine dès 1925. De plus en plus au cours de sa vie, les deux arts se mêlent dans ses publications, et des expositions lui sont consacrées (notamment au Musée d’Art Moderne). Toujours en quête de lui-même, il relate, avec son humour habituel et son écriture aussi précise que lyrique, ses voyages intérieurs et imaginaires (Voyage en Grande Garabagne en 1936) et expérimente les drogues, pour en retranscrire les effets sur son esprit (Misérable Miracle en 1956 ou L’Infini Turbulent en 1957). Sa vie d’écrivain s’est faite en dehors des cercles littéraires de son temps, Michaux refusant de s’inscrire dans quelque mouvement que ce soit (« Le surréalisme ? Le mot fera peut-être fortune, mais il se vante. ») ou même de recevoir le Grand Prix National des Lettres en 1965.