Paul Ricoeur
Né en 1913, Paul Ricœur découvre la philosophie au lycée de Rennes. Licencié en philosophie à l’Université de Rennes à 20 ans, il est reçu deuxième à l’agrégation en 1935. Longtemps partisan du pacifisme et d’une théologie de gauche radicale, il se résoudra tardivement à l’importance des institutions étatiques. C’est à Paris, dans les années 30, qu’il poursuit son apprentissage philosophique avec Gabriel Marcel. Il y découvre les écrits de Edmund Husserl, travail qu’il poursuivra en traduisant en cachette Ideen I au cours de sa captivité en Poméranie de 1940 à 1945.
Après la guerre, il enseigne trois ans au collège cévenol du Chambon où il achève sa thèse sur la volonté. En 1948 il est nommé à l’Université de Strasbourg, avant de devenir professeur à la Sorbonne en 1956. En 1964 il rejoint le département de philosophie de l’Université de Nanterre. En mai mai 1968, solidaire des étudiants en lutte, il démissionne de la direction du département de philosophie. Il est élu doyen de l’Université de Nanterre en avril 69.
Il démissionne en 1970 de ses fonctions de doyen et entre au département de philosophie de l’Université de Chicago et partage alors son temps entre les États-Unis et la France.
Les années 1980 consacrent le retour de Paul Ricœur au premier plan de la vie intellectuelle française. Alternent alors des œuvres majeures et des recueils de textes où la philosophie dialogue avec le droit, l’exégèse, l’histoire. Il ne cesse de voyager dans le monde et d’y encourager une philosophie en prise avec les questions contemporaines. Jusqu’à sa mort en 2005, le philosophe poursuit une œuvre reconnue internationalement pour son originalité, son engagement moral et politique, et son ampleur exceptionnelle.