Un séisme, un ouragan, une conflagration stylistique… Inégalé, inouï, Céline s’ancre du côté des plus grands : Rabelais, Cervantes, Rimbaud… Trois générations d’écrivains rendent ici hommage au prosateur fou, artisan d’une rupture définitive dans la littérature du xxe siècle.

 » DU BRAOUM DANS LA LITTÉRATURE

Nous en sommes la Le fantôme de Céline commence seulement a tirer les pieds des dormeurs Céline commence seulement à vivre Et tout le monde tremble.
C’était avant le déluge -vraiment Avant la guerre. J’avais quel âge ? Dix-sept ans ? J’étais en khâgne a Henri IV, un copain m’apporta le Voyage, je crus recevoir sur la nuque
une charretée de briques.
La littérature dite anarchisante est une des coquetteries de la société bourgeoise ; le temps qu’on passe a faire joujou avec les mots, c’est toujours ça de gagne, et puis ça « défoule », comme on dit ; elle est devenue même, depuis la vogue de Rimbaud, une des coquetteries majeures de
la littérature française – a tel point qu’il existe aujourd’hui, la mode aidant, un conformisme de l’anticonformisme assez déprimant Rien de commun avec ce que je dévorais Céline ce n était pas de la littérature. À cause de son extraordinaire, monstrueuse, scandaleuse sincérité… »

Texte extrait du Cahier de L’Herne Céline

Cahier Céline
Dirigé par Dominique de Roux, Michel Thélia et Michel Beaujour
Cahiers de L’Herne
454 pages
39€