Cahier Maurice Blanchot
Maurice BlanchotCahier dirigé par Éric Hoppenot & Dominique Rabaté
Maurice Blanchot est l’un des écrivains et des penseurs majeurs du XXe siècle, mais il reste peu connu du grand public du fait de sa radicale discrétion, par son refus de toute interview, toute photo ; sa vie ressemble – du moins en apparence – à une incarnation possible de l’effacement. Donner une certaine visibilité à ce retrait, en comprendre la nécessité : tel peut être le premier objectif de ce Cahier.
Admiré par Levinas, Derrida, Nancy, et tous les grands philosophes français, il fut l’ami de Georges Bataille, René Char, d’Henri Michaux, de Louis-René des Forêts, Marguerite Duras et beaucoup d’autres. Il est célébré aux États-Unis où des universités consacrent des enseignements à son œuvre. En France ses livres réputés difficiles, énigmatiques ont été longtemps réservés, à un petit cercle de lecteurs ; aujourd’hui ce cercle s’agrandit : des thèses, des colloques et plusieurs collections lui sont consacrés. Blanchot est traduit en anglais, espagnol, italien, allemand, japonais et commence à être traduit en polonais, en néérlandais, en bulgare, en hébreu, et bientôt la totalité de l’œuvre sera accessible en chinois.
Aborder la fabrication de l’œuvre, sa genèse, en publiant pour la première fois certaines archives (notes de lectures, traductions personnelles, correspondances, épreuves, extraits des carnets, extraits de versions inédites de certains récits // Souligner l’importance de plusieurs aspects biographiques : les différents choix politiques, les affinités électives avec plusieurs de ses contemporains. Mettre en exergue les relations privilégiés avec certains auteurs comme Des Forêts, Bataille, Mallarmé, Camus, et Jabès dont nous publierons la totalité de la correspondance avec Maurice Blanchot // Offrir aux lecteurs des entrées possibles pour lire certaines œuvres fictives (L’Idylle, Thomas l’Obscur, L’arrêt de mort, Celui qui ne m’accompagnait, Le dernier homme, L’attente l’oubli) et critiques (l’espace littéraire, la pensée poétique, l’activité critique, la lecture) // Proposer des réflexions qui permettent de questionner le rapport de Blanchot à la philosophie (le langage, le neutre, le désastre, l’éthique…) // Donner voix à des écrivains, des critiques pour dire la place et l’influence de Blanchot sur leur œuvre.
Le Cahier présente ainsi des documents exceptionnels, totalement inédits, à commencer par des photos de Blanchot. Il n’est pas une étude universitaire de plus. Il est destiné à un large public qui connaît peu ou mal Blanchot et qui cherche des repères, des incitations pour aller plus avant dans la lecture de l’ensemble de son œuvre. S’il importe de lire l’œuvre de Blanchot, c’est qu’elle nous appelle non seulement à questionner le temps présent, mais à entrer dans une représentation inédite et paradoxale de l’espace littéraire. Cette écriture, qui désarçonne son lecteur, tente de repousser les limites du langage et de la pensée, en nous invitant par des moyens qui lui sont propres à accueillir ce qui sans fin se dérobe.
Par erreur, la mention du copyright des ayants droit d’Emmanuel Levinas a été omise à la fin de la lettre sur Thomas l’Obscur datée du 26 Octobre 1941. En cas de réimpression, cette erreur sera rectifiée.
PRESSE :
« Les Cahiers de l’Herne consacrent un volume précieux à Maurice Blanchot (1907-2003) dû à deux experts de l’homme et de l’œuvre, Eric Hoppenot et Dominique Rabaté, qui vient marquer le 10e anniversaire de sa mort. (…) E. Hoppenot et D. Rabaté ont rassemblé ici un grand nombre d’inédits et de textes tout à fait inconnus mais aussi de lettres à ou de Blanchot, parmi lesquels Robert Antelme, Georges Bataille à Jean Starobinski ou David Uhrig. Mais peu importe ici le nombre de pages des uns et des autres, c’est la composition du volume, l’ininterrompu dialogue de Blanchot avec ses amis morts ou vivants, qu’il faut considérer.”
Blanchot l’insoumis, Michaël de Saint-Cheron, La règle du jeu
« Ce que le passionnant Cahier de L’Herne consacré à Maurice Blanchot vient nous rappeler, c’est à quel point la littérature est inséparable de la pensée. Et donc à quel point elle est incompatible avec la société : une pensée vécue réfute l’homologation, voire l’absorption dans une généralité politique. »
Résurrection de Maurice Blanchot, Yannick Haenel, Transfuge
« Ce Cahier présente des documents exceptionnels, totalement inédits, à commencer par des photos de Blanchot. Il est destiné à un large public qui connaît peu ou mal Blanchot. S’il importe de lire l’œuvre de blanchit, c’est qu’elle nous appelle non seulement à questionner le temps présent, mais à entrer dans une représentation inédite et paradoxale de l’espace littéraire. »
Découvrir Maurice Blanchot l’effacé, Ouest France.