Cahier Jullien
François JullienCahier dirigé par Daniel Bougnoux et François L’Yvonnet
François Jullien est tout à la fois philosophe, helléniste et sinologue. Trois compétences qui ne témoignent pas seulement d’une intense curiosité et d’une vaste culture, mais plus essentiellement de l’originalité d’une démarche intellectuelle.
La Chine est pour lui l’occasion d’un détour, l’occasion de se défaire des points de vue unilatéraux, d’opérer un décentrement. C’est le prix à payer pour se rendre disponible, pour donner toute sa mesure à la « croissance du divers », selon l’expression de Victor Segalen. Il faut faire l’épreuve du dépaysement de la pensée, créer du dissensus et donc faire dissidence. Cela conduit François Jullien à interroger nos propres catégories de pensée, celles qui nous viennent de l’Antiquité, principalement des Grecs, celles qui fondent notre tradition philosophique, qui nourrissent notre métaphysique. Il veut sonder, à la manière de Hegel préfaçant la Phénoménologie de l’esprit, ce qui bien qu’entrevu et parfois « bien connu » n’a pas été reconnu, ou poursuivi dans notre tradition venue de l’Antiquité. Il a donc voulu déclore d’autres voies, ranimer des possibles de la pensée, cultivés ailleurs et laissés chez nous en friche, ou tombés en déshérence. Cette relance de la philosophie exigeant un dehors, la Chine lui sert de point d’appui pour faire levier.
Le Cahier de l’Herne qui lui est consacré cherche à rendre compte de toutes les facettes de cette pensée et de son influence aussi bien en France qu’à l’étranger (rappelons qu’il est le philosophe français actuellement le plus traduit dans le monde).
Événement :
Mardi 10 Avril a 19 h : Présentation du Cahier de L’Herne à la Maison de l’Amerique Latine.
La presse en parle
« François Jullien n’a cessé de tracer un sillon original dans le champ de la pensée à travers notamment la pensée chinoise. Les Cahiers de L’Herne lui rendent hommage […] on lira des contributions du philosophe Alan Badiou ou du physicien Etienne Klein, des écrivains Tiphiane Samoyault ou Christian Bobin ou encore du linguiste Claude Hagège. »
Livres Hebdo
« La pensée de François Jullien n’est ni une cathédrale, ni un massif ordonné. Elle serait plutôt un filet aux nœuds solides et aux mailles souples reprises à l’infini. »
Philosophie magazine
« Portrait de François Jullien, philosophe, helléniste et sinologue, qui tente de créer la rencontre entre deux langues, entre deux pensées qui s’ignoraient, la langue chinoise et la langue grecque. »
Les chemins de la philosophie, France Culture