Histoires inquiétantes
Ce Carnet contient deux nouvelles : Ligeia et Bérénice qui ont en commun la fascination du poète – alors à l’apogée de son style noir gothique – pour la beauté féminine, le mariage et la mort.
« Une nuit, vers la fin de septembre, elle pressa ce sujet de détresse sur mon attention avec plus d’emphase que d’habitude. Elle venait juste de se réveiller d’un sommeil inquiétant, alors que j’observai, avec des sentiments à moitié d’anxiété, à moitié d’une vague terreur, les labeurs de son visage émacié. Je m’assis à côté de son lit d’ébène, sur l’un des ottomanes d’Inde. Elle se redressa à demi, et parla, dans un grave et bas murmure, de bruits qu’alors elle entendait, mais que je ne pouvais pas entendre — de mouvements qu’alors elle voyait, mais que je ne pouvais pas percevoir. »
Préface et traduction de Baudelaire