In vino veritas
Søren KierkegaardIn vino veritas fut écrit en 1844. Il s’agit d’un récit qui rapporte dans la tradition du banquet platonicien les discours de cinq convives sur l’amour, porte-parole des obsessions de Kierkegaard lui-même. Dans une langue animée d’un souffle poétique profond, In vino veritas symbolise la première étape que l’homme parcourt sur le chemin de la vie intérieure.
Chaque partie de l’oeuvre dépeint l’attitude singulière de l’homme en face de la vie et des ses problèmes, le degré d’intériorité et de sérieux. Si le texte est présenté comme étant écrit par plusieurs, c’est pour insister sur la complexité de la vie, sur son infinie richesse et sur la variété des réponses humaines à ces problèmes. Selon Kierkegaard, le stade religieux ne sera atteint qu’après avoir parcouru les étapes de l’esthétique, et c’est cela que propose In vino veritas par l’intermédiaire de ses cinq esthéticiens insatisfaits de leur vie.
L’objectif de Kierkegaard est de faire comprendre au lecteur ce qu’est l’existence et faire naître en lui l’intériorité : « Pour une époque qui a oublié ce que c’est d’exister et ce que signifie l’intériorité ». Dans le dédoublement mis en place par lui-même, Kierkegaard s’est donné la mission de sortir de l’hypocrisie l’attitude chrétienne et invite l’homme à chercher la vérité au lieu de se contenter d’illusions et de jugements tout faits. Le but ultime étant de comprendre que c’est par dépassement et élévation de soi que l’on atteint à l’universel et à soi-même.
Revue de presse :
En général, l’œuvre du philosophe danois ne se distingue pas par sa gaieté communicative. Mais là, dans une forêt à quelques kilomètres de Copenhague, même si c’est parfois un peu velu, on s’enroule dans l’allégresse bachique avec l’enthousiasme de Dionysos, et surtout pas avec la retenue de ce chieur de Platon.
Service Littéraire