La doulou
Alphonse DaudetLa Doulou, ouvrage posthume paru en 1931 (mais rédigé à partir de 1885), est le journal de sa maladie, écrit comme l’indique l’avertissement, dictante dolore, « sous la dictée de la douleur ». Il porte sur lui-même, sur les transformations progressives de son corps, sur la maladie et les malades qui l’entourent, un regard qui est à la fois d’une grande froideur clinique et d’une extrême vitalité, mêlant l’humour et la dérision.
La Doulou (la « douleur » en provençal) est un texte atypique d’Alphonse Daudet. Comme nombre de ses contemporains, l’auteur des Lettres de mon moulin contracta la syphilis dans un lieu de plaisir, lors de son arrivée à Paris, il avait 20 ans. La maladie évolua avec le temps en tabes dorsalis, forme particulièrement invalidante de la pathologie, dont le tableau clinique est assez terrifiant. Le malade est affligé de douleurs extrêmes des membres, de caractère classiquement fulgurant. Les climats des pays chauds lui étant plutôt favorables, il voyagea autour de la Méditerranée, de Tarascon à l’Algérie, terres éminemment « tartarinesques». Il chercha aussi l’apaisement dans diverses stations thermales du centre et du sud de la France. Il mourra des suites de cette maladie de la moelle épinière en 1897, à l’âge de 57 ans, après treize ans d’agonie.
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