Au travers de scènes de la vie quotidienne, inspirées de sa propre expérience, Henry D. Thoreau nous propose de passer au crible, ses préceptes o-pour une vie vertueuse. Il aborde avec philosophie les grands thèmes qui lui sont chers ; le travail, la liberté, la politique, la morale.

Ce texte est paru pour la première fois aux Éditions de L’Herne en 1994 dans le Cahier de L’Herne n°65 consacré à Thoreau.

Traduction de Sophie Rochefort-Guillouet.

 » On a coutume de dire que l’Amérique est l’arène dans laquelle devra se livrer le combat pour la liberté. Une chose est sûre : il ne faut pas entendre liberté dans un sens purement politique. Même si on admet que les Américains se sont libérés par eux-mêmes d’un tyran politique, ils demeurent toujours les esclaves d’un tyran économique et moral. Maintenant qu’on a instauré la république, la res-publica, il est grand temps de s’occuper de la res-privata, de l’état privé pour ainsi dire, afin de veiller à ce que, comme le sénat romain en chargeait ses consuls, « ne quid res-privata detrimenti caperet », l’état privé ne subisse aucun dommage. «