Paris
Joris-Karl Huysmans« Le gaz s’allume au Palais-Royal et déploie son éventail de flammes jaunes; les restaurants étalent à leurs vitrines des mets qui ne se mangent : poissons aux écailles d’azur et aux cottes d’argent, chevreuils aux chairs d’un rouge de pourpre, pistaches vertes, truffes noires, langoustes écarlates, pommes laquées de rose, et tout cela coûte deux francs… pour n’en pas manger ! En haut, c’est la cohue, les garçons s’élancent, crient, se disputent, bousculent les gens qui mangent et, dans ce vacarme de pas, de heurts, de hurlements, une petite cuiller qui sonne, en tombant, jette sa note aigrelette, tandis que le « ouf » des bouteilles que l’on débouche détonne sur le cliquetis des verres qui se brisent. «
J.-K. Huysmans
Suivi d’autres textes : L’emblème ; À travers le jardin du Luxembourg ; Le parc Monceau ; Tabatières et riz-pain-sel ; Robes et manteaux ; Une goguette ; Le Sommeil de l’Amour ; Le boulevard Montparnasse ; Un petit coin ; Chroniques parisiennes ; Effet de soir ; La marchande de petit noir
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